03/05/2012

Mieux qu'un long discours

Voilà, exprimée par quelque élus, ce que je considère comme une réflexion de bon sens à laquelle j'adhère :
"Pour tous ceux qui militent depuis de nombreuses années pour un centre fort et indépendant, capable d'être le pivot d'une majorité de rassemblement de la vie politique française, les résultats du premier tour de l'élection présidentielle sont une cruelle désillusion. Malgré une forte popularité et une campagne courageuse et de vérité, François Bayrou a obtenu un score décevant tandis que les extrêmes ont recueilli près du tiers des suffrages exprimés. Son diagnostic de la situation du pays n'en reste pas moins pertinent et les valeurs qu'il incarne peuvent être au cœur de la politique qui sera menée au cours du prochain quinquennat, à condition de faire un choix clair et cohérent pour le second tour.
En effet, dans cette perspective, il paraît aujourd'hui inimaginable de s'abstenir car pour nous, responsables politiques élus, la démocratie, c'est choisir. C'est un devoir en temps normal, c'est un impératif moral en temps de crise, non seulement financière, économique et écologique, mais aussi morale et politique. Dans un tel contexte, le non choix ne peut être qu'assimilé au renoncement et au manque de responsabilité.
Ce préambule posé, les centristes, les gaullistes sociaux, les démocrates et les humanistes devront dimanche prochain, comme tous les Français, faire un choix entre François Hollande et Nicolas Sarkozy. Si certains pouvaient encore avoir des interrogations au regard de tel ou tel point du programme des deux finalistes, la campagne indigne et écœurante menée depuis dimanche soir 22 avril par Nicolas Sarkozy ne peut que dissiper toute incertitude. Faisant ouvertement sienne une partie des thèses de l'extrême droite et surjouant une posture de "candidat du peuple" contre les élites en contradiction totale avec la politique fiscale injuste menée depuis 5 ans, le candidat de l'UMP transforme le deuxième tour de l'élection présidentielle non pas en une confrontation entre gauche et droite, mais en un choix "valeurs contre valeurs".
Héritiers de Lamennais et Lacordaire, des philosophes des Lumières et de Marc Sangnier, penseur d'une démocratie moderne et apaisée, mais aussi de nombreux résistants qui ont su voir au-delà des frontières, et de Robert Schuman, enfin, qui a jeté les bases de la construction européenne avec Jean Monnet, notre humanisme refuse autant les idées simplistes et injustes que les extrêmes. Face à la division, l'affrontement et le rejet, les démocrates ont toujours mis au cœur de leurs priorités la justice, l'équité et la lutte contre les inégalités en promouvant la démocratie qui est, comme l'a écrit Marc Sangnier, "l'organisation sociale qui porte à son maximum la conscience et la responsabilité des citoyens".
En rappelant dans sa réponse à la lettre de François Bayrou sa volonté de mener une réforme fiscale d'envergure visant à rétablir l'équité entre citoyens, de préserver notre modèle social issu des travaux du Conseil national de la résistance qui participe de notre identité collective, et d'engager la moralisation de la vie politique, François Hollande s'inscrit dans la droite ligne de ces valeurs qui, au-delà des programmes et des projets, fondent la raison d'être de notre engagement politique au service de la construction d'une société solidaire et apaisée.
A cet argument décisif des valeurs s'ajoute le fait que depuis 4 ans, nous faisons l'expérience de l'administration de collectivités locales aux côtés de la gauche et prouvons au quotidien qu'il est possible de travailler en bonne intelligence avec d'autres sensibilités au service de la population sans renier nos convictions. A Montpellier, Grenoble, Lyon, Brive, Dijon, Asnières, Lille, Dunkerque et en région Poitou-Charentes, nous sommes des éclaireurs qui donnons corps au principe selon lequel, en politique comme en toute chose, nos différences font notre richesse.
Dès lors, ce qui est possible au niveau local doit l'être au niveau national. Nous avons tracé un chemin dont la stratégie ultra-droitière de Nicolas Sarkozy valide aujourd'hui davantage la pertinence. En ajoutant le déshonneur à la défaite, le candidat sortant risque en effet d'atteindre durablement la crédibilité de ceux qui, comme nous, n'aurons pas su faire un choix conforme à leurs convictions les plus profondes.
Alors, "valeurs contre valeurs", le 6 mai, nous voterons François Hollande et invitons tous les centristes, les gaullistes sociaux, les démocrates et les humanistes à lui apporter massivement leurs suffrages afin qu'il puisse affronter les problèmes de notre pays fort d'une large majorité et d'une puissante légitimité."

Olivier Henno, maire de Saint André, conseiller général du Nord, premier vice-président de la communauté urbaine de Lille Métropole (LMCU) ; Marc Dufour, adjoint au maire de Montpellier, conseiller d'agglomération ; Michel Aslanian, conseiller municipal de Montpellier, vice-président de Montpellier agglomération; Alexis Blanc, vice président conseil régional de Poitou-Charente ; Morad Bacher-Cherif, vice-président d'agglomération de Grenoble ; Thomas Rudigoz, conseiller municipal, conseiller communautaire du Grand Lyon, conseiller général du Rhône ; Eric Desbosconseiller d'arrondissement à Lyon, conseiller communautaire du Grand Lyon, président du groupe démocrate du Grand Lyon ; Philippe Lescure, adjoint au maire de Brive ; Eric Firoud, conseiller municipal de Nîmes ; Pierre Yana, conseiller municipal de Dunkerque, conseiller communautaire de Dunkerque communauté urbaine ; Christian Delom, conseiller municipal de Clamart (92), président du groupe MoDem ; Alexis Blanc, vice-président du conseil régional Poitou-Charentes ; Valérie Marmin, conseillère régionale Poitou-Charentes ; Marie-Laure Tissandier, conseillère régionale Poitou-Charentes ; Jean-Pierre Dufès, maire de Terves (Deux-Sèvres) ; Stéphane Robin, vice-président agglomération de Saumur en charges des politiques sociales ; Danièle Gomez, élue MoDem municipale de Saint-Jean de Védas ; Jacques Richir, adjoint au maire de Lille ; Jaël Lannoy, conseillère municipale à Lille ; Denis Vinckier, conseiller municipal de Lille ; Bertrand Jabouley, adjoint au maire du 5e arrondissement de Lyon ; Catherine Panassier, adjointe au maire du 3e arrondissement de Lyon ; Eric Firoud, MoDem de Nîmes ; Céline Faurie-Gauthier, conseillère municipale de Lyon ; Frédéric Tsitsonis, adjoint au maire de Montpellier, conseiller communautaire ; Yves Baumuller, conseil national du MoDem, conseiller municipal délégué et conseiller communautaire de Colmar ; Bernard Bouillon, conseiller municipal à Ardres (62) ; Dimitri Tchoreloff, conseiller municipal à Gif-sur-Yvette (91) ; Michel Van Tichelen, adjoint au maire de Tourcoing ; Arnaud Verspieren, adjoint au maire de Roubaix ; Frédéric Lefebvre, délégué départemental du MoDem (59) ; Philippe Rochou, vice-président du conseil général de Lozère ; Nadia Belgacem, adjointe au maire de Roubaix ; Saty Olla, adjointe au maire ; Youssef Chouaf, adjoint au maire ; Jean-François Boudailliez, adjoint au maire ; Anne-Marie Gilman, adjoint au maire ; Francine Ballenghien, adjointe au maire ; Jacqueline Deschamps, adjointe au maire ; André Delville, conseiller municipal délégué ; Christel Lacomblez, conseillère municipale déléguée ; Mébarek Sehrani, conseiller municipal délégué, conseiller communautaire de Lille Métropole ; Mikael Wood, conseiller municipal délégué, conseiller communautaire de Lille Métropole.

Citation fort à propos


"Un débit moyen agréable pour la conversation est de 130 mots par minute... Sur 100% du message que nous espérons faire passer, nous n'en formulons que 80%. Notre interlocuteur n'en entend que 60%, n'en comprend que 40% et n'est capable d'en restituer que 20%."
Comment plaire en 3 minutes en tête à tête, au travail, en groupe (2005), Patricia Delahaie, éd. Leduc.s Editions, 2008

Ouf ! ça y est, ça... c'est fait

On va enfin pouvoir revenir à nos moutons. Le "débat" est derrière nous.
J'ai observé bien sur avec attention le pugilat verbal d'hier soir. Comme je le pensais, ça n'a rien apporté : on a vu un Hollande posé et quasi-professoral et en face de lui un énervé insultant et plein de tics. C'est la seule chose d'ailleurs qui m'ait arraché un sourire. Plus l'énervement gagnait, plus les épaules tressautaient.
Et, là quand même une chose que je ne peux passer sous silence : je trouve inconvenant que le plus haut (je n'ai pas dit plus grand à cause des talonnettes) personnage de notre pays, parle aussi mal le français (négations incomplètes du genre "je-sais-pas"), qu'il ait si peu de mémoire ou éventuellement qu'il mente de façon aussi éhontée, qu'il soit méprisant voire insultant. Non, ça vraiment, ça ne passe pas.
Très franchement je ne suis ni pro-Hollande, ni pro-Sarkozy, mais Hollande a un peu plus la stature et la retenue nécessaires pour représenter la France.
Alors, sans trop d'arrières pensées bien qu'avec certaines restrictions, dimanche je mettrai mon bulletin pour éjecter le petit Napoléon.... Pas vous ?